L’objet
Claire Lannes a tué sauvagement sa cousine sourde et muette, Marie-Thérèse Bousquet, puis a dépecé son cadavre et en a éparpillé les morceaux dans des trains qui passaient sous le viaduc de la Montagne Pavée. Le « recoupement ferroviaire » a permis de la retrouver sans qu’on comprenne pour autant les motivations de son geste.
Un interrogateur à l’identité non définie, questionne tour à tour cette femme et son mari, Pierre Lannes. Se dessine alors le portrait d’un couple dont le mari « ne s’est jamais réveillé » de ses certitudes petites-bourgeoises et d’une femme à jamais insaisissable.
Nous souhaitons expérimenter avec notre proposition un rapport au réel qui n’est pas uniquement la re-présentation du réel : en offrant un spectacle du réel, nous souhaitons en dépasser sa compréhension rationnelle. Il permet aussi une expérience émotionnelle. En mettant en scène des acteurs qui jouent, parlent, agissent, souffrent et vivent sur scène en investissant le champ du réel, notre théâtre produit aussi des émotions, s’opère alors un glissement de la fonction du théâtre documentaire tel que le définit Peter Weiss vers un phénomène esthétique d’identification et de contagion émotionnelle.